Désordre, c’est d’abord une filiation. Du boson de Higgs au mouvement. Du cabinet de conseil au cabinet de prospective et d’expérience. Et une conviction qui emporte tout : le monde est chaos. C’est en l’embrassant que l’on peut inventer une nouvelle forme.

Dans notre laboratoire de secousse et d’élan, nous n’aidons pas les dirigeants à gérer le chaos. Nous les aidons à s’en servir. Nous designons des expériences stratégiques radicales pour mieux discerner et agir. Désordre est notre invitation. À remettre en cause les ordres établis. À refuser le déterminisme capitalistique, dogmatique, technocratique qui prétend que tout est joué. À faire acte de liberté.

Car le leadership, le vrai, commence ici. Dans la conviction acérée que l’on peut faire quelque chose de l’adversité. Transformer le chaos en forme. Le doute en mouvement. Chercher du sens là où d’autres cherchent une issue. Choisir le désordre fertile. La remise en cause des évidences. La pensée oblique, traversière, déviante. Le droit à la marge vivante.

Parce que diriger, ce n’est pas éclairer un chemin tracé, c’est ouvrir l’espace du possible. Ce n’est pas piloter, c’est permettre. À d’autres de contester, d’inventer et de façonner la complexité. Sans s’abriter dans le prêt à penser.

Le rôle du conseil doit changer. Mieux, déranger. Entrechoquer les expériences. Ausculter les zones grises. Infiltrer les interstices et faire du chaos une force motrice. Nous n’apportons pas de solutions toutes faites, nous créons les conditions du discernement. Nous ne produisons pas de livrables, nous produisons des décisions. Désordre est une respiration stratégique. Un exercice d’anticipation. Un frisson. Une alliance d’esprits libres et exigeants, une Horde du Contrevent. Pour faire, comme l’exige l’époque, du désordre un espace utile à l’action.